Pour rappel, Le prix Alfred P. Sloan est une récompense décernée chaque année depuis 2003 au festival du film de Sundance par un jury de professionnels du cinéma et de la science à un long-métrage qui soit met en relief le thème de la science ou de la technologie, soit dont le personnage principal est un scientifique, un ingénieur ou un mathématicien.
The Pod Generation, qui met en lumière les acteurs que sont Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig, Vinette Robinson ou encore Jean-Marc Barr, se déroule dans un futur proche, au sein d'une société follement amoureuse de la technologie, où le géant de la technologie Pegazus offre aux couples la possibilité de partager leurs grossesses via des utérus artificiels détachables.
Si le jury 2023 du Prix Alfred P. Sloan du long métrage (composé du Dr Heather Berlin, de Jim Gaffigan, du Dr Mandë Holford, de Shalini Kantayya et de Lydia Dean Pilcher) a largement voté pour The Pod Generation, la comédie romantique futuriste de Sophie Barthes, c’est en raison de « sa description audacieuse mais aussi visuellement impressionnante d'une nouvelle parentalité courageuse dans laquelle les utérus artificiels offrent des avantages technologiques aux dépens de notre relation à la nature et à notre propre humanité, et pour l'exploration par une femme artiste de l'évolution des rôles sexuels dissociés de la biologie ».
Sophie Barthes a cherché à créer une satire d’une société qui pense naïvement que la technologie a réponse à tout et peut tout résoudre efficacement. Sont abordés tout au long du film : le développement effréné de la high-tech, le manque de régulation existante des géants de la technologie, la maternité et le consumérisme.
Après son premier film, Cold Souls, dans lequel les New Yorkais pouvaient extraire et consigner leurs âmes, elle décide de poursuivre l’exploration thématique de la commercialisation de l’impensable et, cette fois-ci, il s’agit non plus des âmes mais de l’utérus.
Joana Vicente, directrice générale du Sundance Institute, a rappelé l’importance de la science dans les médias et le divertissement et particulièrement le cadre éthique que les scientifiques apportent à l'idée de progrès. Quant -à Doron Weber, vice-président et directeur de programme à la Fondation Alfred P, il a affirmé être ravi d’honorer « une romance originale aux allures futuristes qui s'engage dans des questions contemporaines sur les technologies de reproduction et leur impact sur l'évolution des rôles de genre et sur ce que signifie être parent à l'ère de l’Intelligence Artificielle ».
En exposant le corps des femmes et les enjeux autour de la reproduction et de la parité, la réalisatrice explore aussi la possibilité d’un féminisme éclairé et pacifiste, qui invite à une réconciliation avec les hommes. Tout en restant divertissant, le film pose des questions éthiques et philosophiques cruciales sur le futur de la reproduction humaine.
Dans cette société aveuglément amoureuse de la technologie, convaincue que la nature doit être entièrement contrôlée par la technologie, Sophie Barthes nous rappelle que plus nous tenons à contrôler la nature, plus, c’est elle qui nous contrôle…