Mon Crime, la nouvelle comédie policière d’Ozon

Après 8 Femmes et Potiche, François Ozon ouvre un nouveau volet à sa trilogie théâtrale

Vingt ans après 8 Femmes, le réalisateur renoue avec ce genre qui avait fait son succès, à savoir une comédie au style très théâtral porté ici par un casting d’exception. D’abord avec un duo magistral formé par deux jeunes actrices qui n’en finissent pas de monter, Nadia Tereszkiewicz, (remportant le César du meilleur espoir féminin) et Rebecca Marder, Isabelle Huppert, dans un numéro ahurissant de diva sur le retour, auxquelles on ajoutera Fabrice Luchini, un juge maniéré, et Dany Boon, un architecte excessif.

Dans Mon crime, deux jeunes parisiennes sans le sou sont déterminées à se faire une place dans la société française étriquée des années 1930. Madeleine, comédienne sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur de cinéma. Son amie et colocataire, Pauline, avocate sans clients, va endosser sa défense lors d’un procès très médiatisé… Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…

François Ozon réussit à mettre en scène une screwball comedy aux allures hollywoodiennes combinant humour burlesque et dialogues vifs, où les événements se succèdent avec une allure endiablée rythmée par des femmes qui portent gaiement la culotte. Montées par un style théâtral sur grand écran, les personnages féminins mènent la danse, devant se battre face à un tribunal totalement masculin.

Tous les échanges dans le film sont d’un burlesque implacable où chacun tire la couverture à lui pour être sous les projecteurs. Tout ce casting 5 étoiles se complait dans les combines pour continuer à briller. Néanmoins, derrière les rires et les faux semblants, Ozon nous révèle discrètement et habillement, un manifeste féminin et féministe qui touche juste pointant du doigt la condition féminine, la misogynie, le patriarcat ou encore les problèmes de justice.